Biographie sommaire de Rimbaud
Source : La Pléiade Gallimard 1972
Arthur Rimbaud est né en 1854
Père militaire, Frédéric Rimbaud, capitaine d’infanterie, écrivain à ses heures (600 pages de traités sur la guerre, un coran annoté ; documents disparus)
Il est souvent absent, en missions ou à la guerre (Algérie, Crimée)
Nous ne possédons aucune photo de lui
Mère (Vitalie Cuif) robuste fermière, 2 religions : la Catholique de Charleville et le travail de la terre
1 frère Frédéric né deux ans avant Arthur
2 sœurs, Vitalie née en 1858 et Isabelle née en 1860
Une autre enfant née en 1857 et morte prématurément
La famille vit à Charleville dans les Ardennes
Le couple se sépare en 1860 sans divorcer
A l’école Rimbaud se révèle être ce qu’on appelle aujourd’hui un surdoué
Il rafle tous les premiers prix au collège : version latine, grec, histoire, géographie…
Fait en une année sa 6ème et 5ème au collège de l’Institution Rosat
Cette école est composée d’élèves laïcs ( Rimbaud et son frère en font partie ) et de séminaristes qui se destinent au corps ecclésiastique
Son nouveau professeur de rhétorique, Georges Izambard se prend d’amitié pour ce jeune élève et l’encourage dans la voie littéraire
Quand éclate la guerre contre les Prussiens en 1870, il quitte l’école et ne passe pas son baccalauréat
1870
- 2 janvier, publication de ses premiers vers : « Les Étrennes des orphelins » dans la Revue pour tous
- 6 Août, remise des prix au collège
- 29 Août, 1ère fugue de Rimbaud à Charleroi (Belgique) à pied
- 30 Août, il prend un train pour Paris et se fait arrêter à la gare du Nord pour grivèlerie
- Il est emprisonné à la prison de Mazas et y passe quelques jours
- 4 septembre, proclamation de la chute de l’Empire de Napoléon III, début de la troisième République
- 5 septembre, il est libéré et se rend à Douai chez la famille de Izambard. Il rédige ses poèmes au propre pour les faire imprimer.
- 26 septembre, il rentre à Charleville raccompagné par Izambard
- 2 octobre, il fugue à nouveau à pied (Fumay, Givet, Charleroi et Bruxelles)
- 11 octobre, il est à nouveau à Douai chez les sœurs Gindre tantes d’Izambard. Il finit un recueil de 22 poèmes.
- La guerre continue, le fort et la ville de Mézières sont bombardés par les Prussiens le 31 décembre 1870
1871
- 1er janvier, Charleville est occupé par les Allemands
- 28 janvier, l’armistice est signé
- 25 février, nouveau départ de Rimbaud pour Paris, toujours seul et à pied
- 1er mars, les troupes allemandes défilent sur les Champs-Elysées
- 10 mars, retour de Rimbaud à Charleville
- 18 mars, début de la Commune de Paris
- Rimbaud travaille pour le Courrier des Ardennes
- 19 avril, après la faillite du Courrier, Rimbaud repart à Paris
- 23 avril, sa présence dans la capitale est avérée
- Les combats entre Versaillais et Communards sont terribles, une vraie guerre civile
- 3 mai, Rimbaud quitte Paris
- Le lendemain grands bombardements sur Ivry et Vanves
- 13 mai, Rimbaud est de retour à Charleville (lettres « du voyant » à Paul Demeny et Georges Izambard)
- 21 mai, les Versaillais aux ordres de Thiers entrent dans Paris assiégé
- Jusqu’au 28 Mai c’est la Semaine sanglante
- 10 septembre, appelé par Verlaine, Rimbaud retourne à Paris (Verlaine a connu les vers de Rimbaud par une relation commune : Auguste Bretagne)
- Rimbaud s’installe dans la famille de l’épouse de Verlaine, Mathilde Mauté
- Fin septembre il en est chassé et se fait héberger successivement par Charles Cros, Cabaner et Forain, des artistes amis de Verlaine
- 30 octobre, naissance du fils de Verlaine
- Vie scandaleuse de Verlaine et Rimbaud à Paris
- Fin décembre : scandale au dîner des Vilains Bonshommes – club d’intellectuels issus du Parnasse – où Rimbaud menace un des convives d’une canne épée
1872
- 8 janvier, Rimbaud loge dans une chambre rue Campagne-Première
- 13 Janvier, Verlaine ivre s’en prend à sa femme qui le quitte
- Fin février, Rimbaud repart à Charleville
- 15 mars, Mathilde Mauté reprend la vie commune avec Verlaine
- 9 mai, à nouveau des exactions de la part de Verlaine sur sa femme
- Rimbaud est revenu à Paris
- Il loge dans différents endroits mis à disposition par les amis de Verlaine
- 15 juin, scène atroce où Verlaine ivre s’en prend à sa femme et à son bébé
- 7 juillet, Verlaine et Rimbaud quittent Paris pour Arras d’abord puis passent la frontière belge pour Bruxelles
- 21 juillet, la mère et la femme de Verlaine viennent le chercher à Bruxelles pour le ramener à Paris, il leur fausse compagnie et retourne vers son ami
- 7 septembre, les deux compères embarquent à Ostende pour l’Angleterre
- Ils s’installent à Londres et fréquent le milieu des réfugiés de la Commune
- Fin novembre Rimbaud décide de rentrer en France tandis que Verlaine reste à Londres
1873
- Début 1873, Verlaine tombe malade Rimbaud le rejoint à Londres, son voyage est payé par la mère de Verlaine
- 4 avril, ils rentrent à Ostende par le ferry
- 12 avril, la présence de Rimbaud à Roche est confirmée
- 24 mai, il rejoint Verlaine dans la région des Ardennes et repartent à Londres le 27 mai
- Ils cherchent du travail et donnent des cours de français
- 3 juillet, Verlaine quitte Rimbaud suite à une dispute et s’embarque pour se rendre à Bruxelles
- 8 juillet, Rimbaud rejoint Verlaine à Bruxelles
- 10 juillet, il est atteint d’une balle de revolver au poignet tiré par Verlaine
- Interné à l’hôpital tandis que Verlaine est arrêté
- 17 Juillet, la balle est extraite
- Interrogatoire de la police belge
- Rimbaud signe un désistement et n’accuse pas Verlaine de tentative de meurtre
- 20 juillet, il rentre à Roche et rédige » Une Saison en enfer «
Verlaine est emprisonné à Mons pour 2 ans
- Octobre : Rimbaud publie à compte d’auteur Une Saison en Enfer dans une imprimerie Belge (la quasi totalité du tirage y sera retrouvé en 1901 !)
- Début novembre Rimbaud est vu à Paris où il essaie de faire la promotion de son livre mais sans succès
- Il rencontre un autre jeune poète : Germain Nouveau
1874
- Début 1874, ils partent ensemble à Londres et fréquentent assidûment le British Museum, donnent des leçons de français pour vivre, Rimbaud rédige ses » Illuminations «
- 6 juillet, la mère et la soeur (Vitalie) de Rimbaud se rendent à Londres pour le voir, elles y restent quelques jours
- Fin 1874, Rimbaud rentre à Charleville et se lie d’amitié avec un voisin Louis Létrange qui l’initie au piano
1875
- 12 février, il est à Stuttgart pour se perfectionner en allemand
- Verlaine récemment libéré pour bonne conduite va le retrouver en Allemagne pour la dernière fois. Rimbaud lui remet une liasse de textes qui deviendront « les Illuminations »
- Fin avril, il quitte Stuttgart pour passer à pied les Alpes et arrive à Milan
- Il descend la péninsule plus au sud mais atteint d’une insolation il se fait rapatrier par le consulat de Livourne
- Il passe quelques jours à Marseille
- Il cherche à se faire engager par les troupes franquistes en Espagne en vain
- Début Octobre il est de retour à Charleville et sa mère accepte d’acheter un piano pour qu’il poursuive ses études musicales avec Létrange.
- 12 novembre Verlaine incarcéré en Belgique pour 2 ans, écrit sa dernière lettre à Rimbaud
- 18 décembre mort de Vitalie la soeur de Rimbaud d’une synovite
- Il se fait raser la tête pour ses obsèques
1876
- En Avril, Rimbaud arrive à Vienne, il est détroussé par un cocher de fiacre et se fait raccompagner à la frontière par la police
- En mai, il est à Bruxelles y rencontre un racoleur qui l’engage dans la Légion Étrangère de Hollande
- 10 juin, il embarque dans les troupes bataves et gagne l’île de Java par Southampton, Gibraltar, Naples, Suez, Aden
- 19 juillet, il est à Batavia colonie Hollandaise
- 15 Août il est porté déserteur
- Il embarque sur un chalutier anglais comme marin et retourne en Angleterre
- Au Cap il manque de faire naufrage
- Sitôt sur le sol britannique Rimbaud repart en France et regagne ses Ardennes, il passe la Noël 1876 en famille
1877
- En juin, il est à Stockholm et entre comme caissier au Cirque Loisset en tournée il les suit jusqu’à Copenhague
- En septembre, il s’embarque à Marseille pour Rome, visite la ville et retourne à Charleville en décembre
1878
Très peu d’informations… sur sa vie à cette période
Vers la fin de l’année il refait son voyage transalpin, il franchit le Saint-Gothard à pied et pousse jusqu’à Gênes où il embarque pour Alexandrie et gagne Chypre
Il travaille dans une carrière de pierres à Larnaca comme comptable et chef d’équipe pour une firme anglaise
1879
Le 27 Mai malade de la fièvre typhoïde Rimbaud rentre en France, il passe l’été à Roche et s’occupe avec sa famille aux travaux des champs. Il prépare son retour en Méditerranée puis, à l’automne, il redevient fiévreux, attribue ses malaises à la basse température et part pour Alexandrie
Mais à Marseille il est repris par un gros accès qui le fait aussitôt réintégrer Roche, où il passe l’hiver rigoureux de 1879-1880, se plaisant uniquement dans la chaleur des étables. Études des sciences mathématiques.
Printemps 1880 : Départ définitif pour l’Orient, où il restera jusqu’en 1891, employé de la Maison Bardey négociant caravanier. Il commerce d’abord à Aden puis en Abyssinie toujours avec des accès de fièvre.
1881
Rimbaud fait venir un appareil photographique, il prend des clichés de lui et de son environnement
En mai il fait une expédition pour son travail dans des régions encore inexplorées pour y chercher de l’ivoire, il rédige un rapport sur l’Ogadine.
Fin 1883 Verlaine fait paraître dans » Les Poètes maudits » quelques poèmes de Rimbaud avec ceux de Lautréamont et Mallarmé
1882 jusqu’en 1886
Rimbaud se fait livrer des dizaines de manuels pratiques de géologie, mécanique, génie civil, menuiserie… par sa mère et ses relations caropolitaines
Il envisage des projets en Afrique
Il est toujours employé au service de l’entreprise import-export de Bardey en Éthiopie et Arabie (Aden) ses employeurs ne connaissent pas son passé
Il s’occupe essentiellement du commerce du café
1886 / 1887 / 1888
Il quitte l’agence Bardey et travaille pour son compte. Il monte une affaire avec un autre français et vend des armes à Ménélik roi du Choa, mais ses affaires tournent mal dans le contexte politique trouble du pays en guerre
1889
Il fait une pause de quelques semaines au Caire avec son domestique Djami après la relative faillite de son trafic d’armes
1890
Il poursuit son commerce et essaie de vendre ses services à la Société Nationale de Géographie
Il reçoit une lettre élogieuse d’un éditeur marseillais De Gavoty qui a retrouvé sa trace à Aden
1891 ( récit de sa soeur Isabelle)
En début d’année : Violente douleur au genou droit. Pour vaincre cette douleur, il fait un jour une course folle à cheval ; la bête emportée lui heurte le genou malade contre un arbre.
Souffrances atroces, insomnie complète, absorption immodérée de narcotiques d’ailleurs inefficaces. Pas de médecin à Harar. Transporté à Aden, il refuse l’amputation de sa jambe et rentre en Europe.
22 Mai L’amputation est faite à Marseille ; les chairs sectionnées se cicatrisent vite. Durant un mois, il va relativement bien, dort, mange, engraisse même. Puis soudain, douleur à l’aisselle droite, nouvelle insomnie, engourdissement du bras, amaigrissement, dépression morale.
Retour à Roche en juillet. Les souffrances augmentent, le bras droit se décharne. Souffrances générales.
23 août Hôpital de la Conception à Marseille : diagnostic : néoplasme de la cuisse.
Mort le 10 novembre 1891. Diagnostic du décès : carcinose généralisée.