Écoutons ce qu’en disaient ses contemporains :
C’était un homme superbe, un lion. Fort comme un Turc.
Un grand nerveux. Impossible de dire combien de canes il casse à la moindre excitation.
Bien plus un homme de café qu’un homme de salon.
Physiquement un grand gaillard à cheveux longs, le type du poète pâle, au geste brusque , à la parole vive : amoureux de tous les sports, adore l’escrime, la bicyclette et fera son chemin dans la littérature.
Partant sans cesse à la conquête d’une fortune dont l’objet lasse vite son entrain.
Une peur irréfléchie de la mort le hante.
Cette solide ossature se démène d’une façon étrange. Darzens est l’effroi des bourgeois qu’il semble menacer en tout sens de ses extrémités.
Stature, intelligence, force et beauté – et fortune (selon les années) panier percé, sans parole ! mais d’une bonté immédiate, vivant dans une bohême slave où le pire joint le meilleur.
Il vit jour et nuit pour vivre double.
Eloge funèbre
Ce fut l’une des figures les plus intéressantes du journalisme, des lettres et du théâtre. Darzens fut l’un des créateurs du journalisme sportif et l’un des premiers apôtres du sport en France. Par-dessus tout cela il fut un grand directeur de Théâtre, que le théâtre n’enrichit pas.
On emploie, souvent à la légère, l’expression de personnage balzacien, mais s’il est un homme auxquelles elle convient, c’est bien à l’homme extraordinaire que fut Rodolphe Darzens dont la personnalité fut diverse, riche, variée comme celle d’un personnage de la Renaissance.
Darzens fut un grand amoureux de la vie qui a dirigé vers l’action une imagination qu’il eût pu utiliser pour une grande œuvre littéraire.
Il n’en fut pas moins un bon juge des poètes de son temps, et sa perspicacité à vis-àvis de l’œuvre d’autrui se retourna peut-être en redoutable lucidité sur ses propres dons poétiques.
Darzens repose au cimetière de Neuilly, allée 21, caveau des journalistes sportifs.